Les Briques Médiatrices

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Jean-Claude Huard

La communication non violente, un outil au service de la relation

La communication non violente (CNV) est une approche psychosociale fondée par le psychologue Marshall Rosenberg. Cette approche est un outil de communication mais aussi un outil de connaissance de soi.
Les émotions : des indicateurs de nos besoins non exprimés

La CNV nous apprend que les émotions agissent comme des indicateurs qui nous renseignent sur l’état de satisfaction de nos besoins. Les sentiments agréables (satisfait, confiant, fier, passionné, serein…) nous informent que nos besoins sont satisfaits et les sentiments désagréables (contrarié, agacé, impuissant, inquiet, apeuré, hésitant, perdu…) qu’ils sont insatisfaits.

Ainsi, plutôt que de se débarrasser de nos émotions dites « désagréables », cette approche nous invite à les accueillir pour comprendre quel besoin sous-jacent s’exprime à travers elles ; puis d’y répondre de manière constructive.

Si les besoins sont universels (repos, reconnaissance, respect, estime de soi, partage, contribution, liberté, etc…), nous n’adoptons pas les mêmes stratégies pour y répondre.

Lorsque nous rencontrons un désaccord avec autrui et que nous ne sommes pas à l’écoute de ce qui se passe en nous, nous avons tendance à adopter soit une posture de victimisation (je me dévalorise), soit une posture de fuite (j’évite la discussion), soit une posture d’attaque (je juge et je rejette la faute sur l’autre).

Or, derrière chaque victimisation, jugement, fuite ou attaque, il y a un besoin non exprimé.

La communication non violente : un outil pour préserver la qualité du dialogue

Pour y répondre, la CNV propose de choisir une voie alternative, en prenant notre part de responsabilité dans chaque situation. Elle nous donne des clés pour prendre de la hauteur face à un évènement qui nous affecte et agir en pleine conscience : Identifier les émotions qui montent en nous, les accueillir, reconnaitre le besoin sous-jacent et l’exprimer à l’autre par une demande assertive et négociable.

En effet, si nos besoins sont légitimes, ceux d’autrui le sont également. Dans ce processus de communication nous n’essayons pas désespérément de ramener l’autre à nous-même mais de cheminer l’un vers l’autre.

En somme, la CNV est un outil précieux pour améliorer nos relations avec les autres et nous-même.

La communication non violente : un outil au service du médiateur 

Elle est l’un des outils à disposition du médiateur pour désamorcer les conflits, rétablir un dialogue constructif entre les parties et co-construire des solutions adaptées :

  • Lors d’un conflit, les parties ont tendance à se concentrer sur leurs revendications, ce qui fige chacun dans des positions arrêtées.

Cela coupe court à tout dialogue constructif : chacun est trop occupé à défendre son point de vue et à démonter celui de l’autre pour penser à composer ensemble.

  • Le médiateur amène les parties à sortir de ce mécanisme d’Attaque/Défense, en les invitant à explorer leurs besoins respectifs masqués derrière les revendications.
  • Le médiateur conduit les parties à une compréhension mutuelle des besoins de l’autre, sans forcément y adhérer : comprendre le point de vue de l’autre ne signifie pas être d’accord.
  • Cette compréhension mutuelle va néanmoins permettre aux parties de co-construire des solutions qui répondront à leurs besoins respectifs.

Ainsi la CNV est un outil simple et puissant pour préserver la qualité du dialogue, éviter les tensions et renforcer la coopération.

Jean-Claude Huard